Les marchés actions européens ont tous piqué du nez hier, gommant tout ou partie de leur rebond de vendredi. Tous ? Non, puisque le Royaume-Uni a fait de la résistance, avec un FTSE 100 qui s'est adjugé 0,09%. Etait-ce une façon de saluer l'arrivée au 10 Downing Street de Liz Truss à la place de Boris Johnson ? J'en doute. L'explication est plutôt à chercher du côté de la composition de l'indice britannique, qui accueille un large contingent de sociétés pétrolières et minières, deux des secteurs les plus performants hier. La nouvelle première ministre britannique à la coiffure nettement moins ébouriffante que celle de son prédécesseur sera intronisée aujourd'hui. Elle aura du pain sur la planche pour sortir son pays de l'ornière. Mais ne pavoisons pas trop : tous les pays d'Europe sont logés à la même enseigne, bien que les amortisseurs structurels paraissent plus fragiles outre-Manche.

Sur les autres places européennes, Paris a limité si je puis dire ses pertes à 1,2% tandis que Francfort se prenait une bonne claque (-2,2%). Là aussi, c'est la composition du DAX qui explique la chute, avec un secteur industriel largement attaqué et plus particulièrement un compartiment automobile haché menu. C'est en partie la faute de Morgan Stanley, apparemment. La banque américaine a dit hier sa prudence sur les actions européennes, particulièrement sur l'automobile, un segment (constructeurs et équipementiers, mais constructeurs surtout) qui affichait dernièrement des marges deux fois supérieures à la moyenne des dix dernières années (pour en savoir plus, lire ici "Le pump du secteur automobile va-t-il durer"). Morgan Stanley souligne que le secteur a l'air bon marché mais qu'en réalité, il est le plus vulnérable au retournement économique. Les arguments ont l'air d'avoir porté hier en tout cas, vu le parcours de pas mal d'actions en lien avec l'automobile.

L'autre élément à prendre en considération pour bien comprendre la séance de la veille, c'est que l'Europe boursière n'a pas pu compter hier sur son habituel baromètre. Wall Street était en weekend prolongé pour la fête du travail, qui a lieu aux Etats-Unis le premier lundi de septembre. Pour mémoire, vendredi, les trois grands indices américains avaient d'abord tenté de poursuivre le timide rebond entamé jeudi, avant de décrocher de plus de 1% en fin de parcours. Les actions américaines ont ainsi enchaîné une troisième semaine consécutive de baisse depuis la fin du rebond le 13 août. Finalement, il vaut mieux parfois ne pas avoir de baromètre.

Sur l'agenda macroéconomique du jour, on retrouve la Banque d'Australie, qui a relevé tôt ce matin ses taux de 50 points de base (de 1,85 à 2,35%) comme l'anticipaient les prévisionnistes. Le pays est confronté aux mêmes phénomènes de hausse des prix qu'ailleurs. Je rappelle ici que c'est la décision de politique monétaire de rentrée de la BCE, jeudi, qui suscite le plus d'attente cette semaine. Enfin, même si un discours de Jerome Powell le même jour et dans la foulée de la conférence de presse de la BCE a un bon potentiel de court-circuitage des déclarations de Christine Lagarde. J'ignore si Jay passe pour un cuistre au regard de l'étiquette des banques centrales en prenant la parole presque en même temps. Peut-être pas après tout. En tout cas il y aura une forte densité de banquiers centraux jeudi après-midi, et de banquiers centraux plutôt nerveux.

D'ici là, on surveillera aux Etats-Unis aujourd'hui les deux principaux indicateurs de la dynamique du secteur des services en août, qui seront publiés en milieu d'après-midi à l'heure européenne. Ce sont les versions affinées d'indices déjà connus, donc certains s'en fichent un peu. Hier, voyant les cours pétroliers glisser, l'OPEP+ a dégainé son habituelle déclaration sur une réduction de la production le mois suivant. Beaucoup d'esbrouffe là-dedans, puisque comme l'explique un bon connaisseur du secteur, "le cartel pompe bien en dessous de ses objectifs de production depuis un certain temps déjà, si bien que l'impact de cette réduction sur l'offre réelle est limité". Ceci dit ça fait toujours son petit effet : les prix sont un peu remontés.

En Asie Pacifique ce matin, difficile d'y voir clair dans la tendance. Au Japon, le Nikkei 225 s'est hissé en hausse de 0,07% en fin de parcours, mais Hong Kong, Sydney et Mumbai reculent. La Chine continentale est en meilleure forme sur fond de nouvelles rumeurs de mesures de soutien économique, mais les annonces de reconfinement continuent à entretenir l'humeur cyclothymique des marchés locaux. Les marchés européens sont attendus en légère baisse à l'ouverture. L'avance des "futures" américains s'est réduite. Mais les tendances ont l'air encore fragiles à l'heure où j'écris. Le CAC40 démarre la séance en baisse de 0,2% à 6080 points.

Les temps forts économiques du jour

Les commandes d'usines allemandes (8h00) précéderont, aux Etats-Unis, l'indice PMI des services (15h45) et son alter-ego l'ISM des services (16h00). Tout l'agenda macro ici.

L'euro, après une incursion au plus bas des 20 dernières années, revient à 0,9944 USD. L'once d'or remonte à 1717 USD. Le pétrole évolue à son niveau du weekend après quelques fluctuations hier, avec un Brent de Mer du Nord à 94,70 USD le baril et un brut léger américain WTI à 88,57 USD. Le rendement de la dette américaine à 10 ans remonte légèrement à 3,21%, tandis que le 2 ans atteint 3,44%. Le bitcoin navigue autour de 19 800 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Adidas : Berenberg passe d'acheter à conserver en visant 160 EUR.
  • Anheuser-Busch Inbev : HSBC passe de conserver à acheter en visant 65 EUR.
  • Associated British Foods : Jefferies passe d'acheter à conserver en visant 1500 GBp.
  • Avon Protection : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 1490 à 1120 GBp.
  • B&M European Value Retail : Jefferies passe de conserver à sousperformance en visant 300 GBp.
  • BT Group : Berenberg passe d'acheter à conserver en visant 190 GBp.
  • Burberry : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 2050 à 1730 GBp.
  • Delivery Hero : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 73 EUR.
  • Delta Plus : GreenSome Finance reste à l'achat avec un objectif réduit de 106,60 à 101 EUR.
  • DEME : Berenberg démarre le suivi à l'achat en visant 140 EUR.
  • Discoverie Group : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 1070 à 820 GBp.
  • EssilorLuxottica : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 195 à 185 EUR.
  • Fielmann : Berenberg reste à la vente avec un objectif de cours réduit de 41 à 30 EUR.
  • Global Fashion Group : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 7 à 5 EUR.
  • Hennes & Mauritz : Berenberg passe de conserver à vendre en visant 85 SEK.
  • Immofinanz : HSBC reprend le suivi à conserver en visant 17,50 EUR.
  • Intexa : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 26 à 22,50 EUR.
  • J Sainsbury : Jefferies passe d'acheter à conserver en visant 210 GBp.
  • JD Sports Fashion : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 200 à 180 GBp.
  • Just Eat : Berenberg passe de vendre à conserver en visant 16,30 EUR.
  • Kering : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 900 à 610 EUR.
  • Kingfisher : Jefferies passe d'acheter à conserver en visant 240 GBp.
  • Logitech : UBS reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 70 à 68 CHF.
  • LVMH : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 840 à 710 EUR.
  • Marks and Spencer : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 170 à 115 GBp.
  • Moncler : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 57 à 45 EUR.
  • Next : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 6350 à 5500 GBp.
  • Ocado : Morgan Stanley reprend le suivi à souspondérer en visant 610 GBp.
  • Puma : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 95 à 82 EUR.
  • Redde Northgate : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 506 à 450 GBp.
  • Tesco : Jefferies passe d'acheter à conserver en visant 260 GBp.
  • Vantage Towers : Citigroup passe de neutre à l'achat en visant 31 EUR.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Safran entre en négociations exclusives avec Thales en vue d'acquérir son activité de systèmes électriques aéronautiques.
  • Saint-Gobain a finalisé la cession de son activité Saint-Gobain Glass Solutions Grand Ouest à d'anciens managers du groupe.
  • Engie lance un plan d'actionnariat salarié.
  • Moody's relève la note d'Air Liquide de "A3" à "A2".
  • Casino approuve le principe de la séparation de GPA et Grupo Exito, deux des actifs sud-américains dont le distributeur possède une part importante du capital. GPA distribuerait 83% d'Exito à ses actionnaires.
  • Bic finalise l’acquisition d’Advanced Magnetic Interaction.
  • Valneva annonce la publication dans le Lancet Infectious Diseases des résultats de Phase 3 pour son vaccin COVID-19.
  • Valérie Labouré Hirsch nommée directrice financière d'Aramis.
  • Cegedim e-business complète son offre Hospitalis grâce à l'acquisition de Sedia.
  • Kerlink et Takumi Shoji signent un accord de distribution pour fournir des solutions clés en main et soutenir l'expansion du marché LoRaWAN au Japon.
  • Réalités annonce la purge du permis du Stade Bauer, qui va permettre de lancer le projet de rénovation.
  • Abivax publie les résultats de l'étude de phase IIb d'obefazimod (ABX464) dans la rectocolite hémorragique dans la revue scientifique "The Lancet Gastroenterology & Hepatology".
  • Catana obtient la certification MSI 20000 pour la qualité de sa gouvernance financière.
  • MedinCell obtient un financement supplémentaire de 20 M€ auprès de la Banque européenne d'investissement.
  • Ekinops adhère au Pacte mondial des Nations Unies.
  • Delta Plus et Lanson-BCC ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Annonces importantes (et moins importantes)

Lectures