Tokyo (awp/afp) - L'agence de notation financière S&P Global a abaissé mardi d'un cran la note à long terme du conglomérat industriel japonais Toshiba, racheté cette année par un consortium d'entreprises nippones, en raison d'une "détérioration financière probable" à la suite de ce rachat.

L'appréciation passe à "B+" et est assortie d'une "perspective stable".

Cette décision "reflète notre opinion selon laquelle le profil financier de Toshiba va probablement se détériorer sensiblement et qu'il est peu probable qu'il se rétablisse rapidement dans les un à deux ans à venir", a commenté l'agence dans un communiqué.

S&P estime que Toshiba, qui a quitté la Bourse de Tokyo le 20 décembre après son rachat cet été par le fonds Japan Industrial Partners (JIP), "sera obligée de rembourser la dette" contractée pour cette acquisition par le fonds commun de créances établi par JIP.

Et selon l'agence de notation, "le profil financier de Toshiba ne se redressera que modérément au cours des une ou deux années à venir" car le groupe "est susceptible d'injecter une quantité assez importante de fonds (...) dans des investissements de croissance sous la direction de JIP, ralentissant ainsi la réduction de la dette".

Ancien emblème de la puissance du Japon dans l'électronique et l'informatique jusque dans les années 2000, Toshiba a ensuite fortement décliné, victime notamment de la concurrence d'autres pays asiatiques (Chine, Taïwan, Corée du Sud), mais aussi de groupes américains comme Apple.

Sa situation est ensuite devenue critique à partir de 2015 quand a éclaté un énorme scandale de maquillage de ses comptes, suivi peu après de la faillite de sa filiale nucléaire américaine Westinghouse.

Pour survivre, Toshiba a dû vendre de nombreux actifs, dont son joyau, sa filiale de puces-mémoires Toshiba Memory (rebaptisée Kioxia depuis 2018), et a été obligé d'ouvrir la porte de son capital à de nombreux actionnaires activistes.

Ces actionnaires sont progressivement devenus de plus en plus critiques et exigeants face aux sous-performances chroniques du conglomérat, lequel a fini par se résoudre l'an dernier à explorer la piste d'un rachat pour tenter de prendre un nouvel élan.

afp/rp