L'indice bruxellois Bel20 chutait de 3,5% dans la matinée du 20 décembre 2023, entraîné par la chute de plus de 30% d'ArgenX. La biotech star de la cote belge a annoncé ce matin avant l'ouverture des résultats préliminaires négatifs pour l'étude ADDRESS évaluant l'efgartigimod (Vyvgart) sous-cutané (SC) chez des adultes atteints de pemphigus vulgaire (PV) et de pemphigus foliacé (PF). Le traitement n'a pas rempli son critère principal (ni secondaire), à savoir la rémission complète avec une dose minimale de stéroïdes contre placebo. ArgenX ne poursuivra pas le développement supplémentaire dans le pemphigus et prévoit de prioriser le développement clinique de l'efgartigimod dans ses indications auto-immunes sévères en cours.

ArgenX chute lourdement

"Nous sommes déçus par les résultats d'aujourd'hui, en particulier pour les patients atteints de pemphigus qui ont vu peu d'innovation dans ce domaine de traitement", a commenté Luc Truyen, le directeur médical de la biotech. ArgenX a examiné l'étude BALLAD à la lumière des résultats d'ADDRESS et de la biologie comparable entre le pemphigus et le pemphigoïde bulleux, et a décidé de ne pas prendre de décision d'arrêt ou de poursuite à ce stade.

Second échec en quelques semaines

"ArgenX encaisse un second coup dur en peu de temps après les résultats négatifs obtenus sur le PTI il y a moins d'un mois", explique Thomas Vranken, qui suit le dossier chez KBC. "Une fois de plus, les taux élevés de réponse au placebo dans le groupe de contrôle ont fait des ravages et soulignent la grande variabilité de ces indications auto-immunes sévères", précise l'analyste, qui réduit sa recommandation d'acheter à accumuler avec un objectif abaissé de 485 à 435 EUR. L'indication pemphigus est retirée de la valorisation du dossier.

"En ce qui concerne les résultats sur le pemphigus, nous pensons que la partie inattendue est le taux de réponse élevé du bras placebo. Les commentaires antérieurs des médecins suggéraient que le taux de réponse dans le groupe placebo était probablement très faible compte tenu de la dose minimale de stéroïdes. Cela nous amène à nous interroger sur la sélection des patients pour cet essai", commente de son côté Xian Deng, chez UBS. L'analyste a une formule très juste pour expliquer la forte chute du jour : c'est un second échec inattendu, sur une indication perçue comme assez atteignable par les investisseurs, pour une société très médiatisée et copieusement valorisée.

Pour aller plus loin, une présentation de la société.