Genève (awp) - Groupe Minoteries a dévoilé ses résultats annuels jeudi après la clôture boursière. Malgré l'augmentation significative du prix des matières premières, l'entreprise vaudoise cotée à la Bourse suisse est parvenue à boucler l'exercice sur un bénéfice net quasiment inchangé de 7,3 millions de francs suisses.

Malgré des volumes en recul en particulier au premier semestre, le chiffre d'affaires net consolidé, dopé par les hausses de prix, est ressorti en hausse marginale (+2,0%) à près de 145 millions de francs suisses. La majoration des tarifs a été nécessaires pour absorber l'évolution des coûts des céréales ainsi que la flambée des dépenses énergétiques, en particulier de l'électricité.

Pour contrer l'inflation, le groupe a mis en place des mesures d'optimisation de coûts et de productivité et a répercuté le renchérissement sur le prix de la farine, ce qui lui a permis de maintenir son résultat avant intérêts et impôts (Ebit) quasiment stable (+2,2%) à 6,9 millions de francs suisses, selon le communiqué.

Le bénéfice net a quant à lui été dopé par la vente d'un bien immobilier, dont le conseil d'administration entend faire profiter les actionnaires en proposant le versement d'un dividende de 11 francs suisses par action au titre de l'exercice écoulé, contre 9 francs suisses un an plus tôt.

"Nous ne sommes que partiellement satisfaits de l'augmentation du chiffre d'affaires de 2,0% car notre volume a reculé de 2,6%. Toutefois, la deuxième partie de l'année a été très bonne et a permis de corriger le recul annoncé sur le premier semestre", a indiqué à AWP Alain Raymond, directeur général.

La Suisse épargnée par la hausse des prix des céréales

Parmi les nombreux défis qui se sont présentés cette année, M. Raymond n'a pas manqué d'évoquer la guerre en Ukraine. "L'Ukraine étant un important exportateur de céréales, les prix des blés ont immédiatement pris l'ascenseur, pour se négocier jusqu'à 2,1 fois plus cher qu'avant le début de la guerre", a-t-il indiqué.

"Malgré cette situation inédite, la Suisse a su rester en marge de ces augmentations, grâce à son bon taux d'auto-approvisionnement en blé (environ 90%), mais aussi à ses taxes douanières, ayant pour effet de limiter l'inflation de la farine", a encore expliqué le directeur général. L'agriculture suisse a tout de même été touchée à travers l'augmentation des coûts du mazout et des engrais azotés, dont la Russie est le principal pays exportateur, au même titre que le gaz.

En ce qui concerne l'électricité, les contrats réalisés sur le marché libre ont permis à Groupe Minoteries de stabiliser les deux tiers des volumes d'électricité, mais le tiers restant, avec une hausse de 186% sur le marché spot, a fait grimper les coûts de 65,3%, soit 1,9 million de francs suisses, a encore indiqué M. Raymond.

Alors que l'instabilité des dernières années rend la formulation de perspectives "de plus en plus ardue", la direction de Groupe Minoteries estime pouvoir "continuer à voir l'avenir avec sérénité", sans toutefois s'avancer sur le terrain des objectifs chiffrés.

"L'exercice 2023 a très bien commencé mais il faut toutefois rester prudent, car une comparaison avec janvier et février 2022 où les restrictions Covid-19 étaient encore présentes ne permet pas, pour l'instant, un pronostic fiable", a déclaré M. Raymond.

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