Pékin (awp/afp) - L'agence de notation Moody's a abaissé d'un cran à "spéculatif" la note du promoteur chinois Vanke, longtemps réputé solide financièrement mais fragilisé désormais par une crise inédite de l'immobilier.

Vanke est l'un des promoteurs les plus connus du grand public en Chine et il possède des chantiers à Hong Kong.

Le groupe est détenu en grande partie par la municipalité de Shenzhen (sud de la Chine), un actionnariat public longtemps perçu comme gage de solidité financière.

"Moody's s'attend à ce que les conditions du secteur immobilier en Chine et sa situation financière continuent à peser sur les ventes de Vanke et sur son accès aux liquidités", a estimé lundi l'agence de notation.

Dans ce contexte, Moody's abaisse d'un cran la note de solidité de Vanke qui passe de "Baa3" (qualité moyenne inférieure) à "Ba1", synonyme de "spéculatif".

Les difficultés de financement risquent de s'accroître pour Vanke "au cours des 12 à 18 prochains mois", a mis en garde Moody's, qui place "sous surveillance" le groupe et n'écarte pas une autre "révision à la baisse" de sa note.

Vanke était l'an dernier le deuxième plus gros promoteur de Chine en termes de ventes, selon le cabinet spécialisé Cric.

Après Evergrande et Country Garden, il est le dernier grand nom de l'immobilier en Chine rattrapé par la crise.

Ce secteur, qui a connu deux décennies de croissance fulgurante avec la hausse du niveau de vie de la population, a longtemps représenté au sens large plus du quart du PIB de la Chine.

Il est désormais sous pression, avec certains promoteurs au bord de la faillite et des prix en chute qui dissuadent les Chinois d'investir dans la pierre, le tout sur fond de ralentissement économique.

Pour tenter de relancer l'activité, le pouvoir multiplie mesures incitatives et annonces rassurantes.

Mais les résultats n'ont eu pour le moment que peu d'effets.

La Chine a notamment publié une liste de chantiers éligibles à un soutien financier, alors que les logements y sont souvent payés avant même leur construction.

"La tâche de stabiliser le marché est encore très difficile", a admis samedi lors d'une conférence de presse le ministre du Logement, Ni Hong.

Evoquant les promoteurs immobiliers "gravement insolvables", le ministre avait estimé que "ceux qui ont besoin de faire faillite doivent le faire, et ceux qui ont besoin d'être restructurés doivent l'être".

afp/jh